Les étudiantes et étudiants en masso-kinésithérapie n’attendront pas 5 ans de plus pour obtenir un financement de leurs études

Cela fait maintenant trois semaines qu’un nouveau quinquennat présidentiel a débuté avec monsieur Emmanuel Macron à la tête de la République. Telle est l’occasion pour nous de rappeler une situation qui n’a malheureusement que très peu évolué lors du précédent mandat de monsieur le président : des frais de scolarité exorbitants imposés aux étudiants et étudiantes en masso-kinésithérapie.


Pour rappel, en France, il y a 49 Instituts de Formation en Masso-Kinésithérapie (IFMK). Parmi eux, 24 sont de statut public, 20 sont privés à but non lucratif et 5 sont privés à but lucratif. En ce qui concerne leur financement, il est précisé à l’article L.4383-5 du code de la santé publique : “La région a la charge du fonctionnement et de l’équipement des écoles et instituts […] lorsqu’ils sont publics. Elle peut participer au financement du fonctionnement et de l’équipement de ces établissements lorsqu’ils sont privés.”.


Cependant, encore aujourd’hui, et ce malgré d’innombrables interventions et échanges auprès des Régions, Ministère des Solidarités et de la Santé, Ministère de l’Enseignement Supérieur, les étudiants et étudiantes de 10 IFMK publics se voient soumis à des frais de scolarité illégaux, ce qui représente 2360 personnes. Effectivement, alors que les frais appliqués dans l’enseignement supérieur public français sont de 170€ en licence et 243€ en master, les étudiants et étudiantes de l’IFMK public de Brest se voient par exemple imposer des frais de scolarité allant jusqu’à 6170€ par an, soit 36 fois supérieurs.


Nous demandons une application stricte de la loi sur tout le territoire.


Concernant les IFMK privés à but non lucratif, les frais imposés s’étalent de 922€ à  8912,5€ par année. Nous demandons un financement public total de ces instituts. Cela permettrait notamment d’augmenter l’attractivité des territoires et de répondre à des besoins de santé publique. De fait, le nombre de postes non pourvus en masso-kinésithérapie dans le secteur salarial pouvant relever d’une difficulté pour les jeunes titulaires du diplôme d’Etat de s’acquitter de leurs importants prêts étudiants.

 

Face à ce modèle, la question de l’égalité des chances se pose pour les étudiants et étudiantes en masso-kinésithérapie en France. Aujourd’hui, près de 9000€ par an peuvent séparer deux personnes étudiant la masso-kinésithérapie, sans aucune influence sur la qualité de formation et avec le même diplôme à la clé. S’ajoutant à cela, la crise sanitaire actuelle a accentué et mis en lumière les situations de précarités financières dans laquelle vivent de trop nombreux étudiants et étudiantes. Nous demandons donc un investissement massif dans la formation de masso-kinésithérapie.


Une véritable prise de conscience de la part du gouvernement s’impose. Nous attendons un soutien de Régions de France dans la gestion de cette problématique. Cette situation ne peut plus durer. Nous réclamons un changement profond de la législation et plus particulièrement de l’article L4383-5 du code de la santé publique. Compte tenu du nombre de questions au gouvernement posées à ce sujet, nous attendons avec impatience, aux côtés d’un nombre important de parlementaires, un changement de cap de la part du gouvernement pour le quinquennat à venir. 

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