Négociations de l’avenir de la profession : les étudiants et étudiantes sont concerné·e·s.
Depuis plusieurs années, notre système de santé est confronté à une répartition des professions de santé sur le territoire qui présente une réelle disparité, causant une crise profonde d’accès au soin. Concernant la profession de masso-kinésithérapie des mesures, ont été mises en place pour répondre à cette situation [1] comprenant un zonage et des mesures incitatives sous forme d’aides [2] (CIMK/ CACCMK/ CAMMK). Malgré ces solutions, les disparités sont encore fortement présentes [3].
La Fédération Nationale des Étudiant·e·s en Kinésithérapie (FNEK) tient à rappeler par ailleurs la situation des personnes étudiant la masso-kinésithérapie. À l’heure actuelle, les difficultés financières sont grandes. 20 370 €, c’est le prix moyen qu’une personne étudiant la masso-kinésithérapie en France débourse de son entrée en institut jusqu’à son diplôme4. De plus, près d’une de ces personnes sur trois contracte un prêt pour ses études. À cela s’ajoutent les conditions de vie étudiantes hétérogènes sur le territoire, l’intégration lacunaire des IFMK aux universités, la difficulté d’accès à des services universitaires et un respect de leurs droits souvent bafoué.
Ce mardi 26 juillet se tiendra la suite des négociations conventionnelles, durant lesquelles sera certainement abordée la problématique de démographie des masseurs-kinésithérapeutes sur le territoire.
La FNEK tient à rappeler ses positions. Les futurs professionnels sont en défaveur de la mise en place de mesures coercitives à l’installation, ainsi que de l’instauration d’un conventionnement sélectif, toutes les deux dans les zones sur-denses.
Nous craignons l’intérêt accordé à une augmentation de la nomenclature des actes sous couvert de mesures coercitives.
Cette revalorisation, n’ayant pas eu lieu depuis l’avenant 5 permettrait une hausse du pouvoir d’achat des masseurs-kinésithérapeutes, “givré” depuis 10 ans. Cependant, est-ce le seul levier de réponse aux problématiques d’accès aux soins ?
Les personnes étudiant la masso-kinésithérapie sont concernées et pleinement engagées pour lutter contre la disparité territoriale des professions soignantes ainsi que pour améliorer la qualité de soin et de la formation. Dans une dynamique gouvernementale de réorganisation des soins, l’exercice coordonné et l’augmentation du contrôle de la qualité des soins sont pour nous des priorités dans le développement de la profession.
Nous appelons à lutter contre les mesures coercitives sans contrepartie d’un financement de la formation initiale et d’aides à l’installation. Ce financement ne doit plus se faire par contrats (fidélisation, installation ou d’apprentissages) mais par une réelle implication des acteurs de santé.
Les étudiants et étudiantes en masso-kinésithérapie appellent à orienter ces négociations vers une amélioration qualitative de la profession et de la formation, et non uniquement portée sur le versant quantitatif. Nous demandons que la voix des étudiants et étudiantes soit portée par la FNEK lors des négociations conventionnelles avec l’assurance maladie.
[1] Avenant n° 5 à la convention nationale des masseurs-kinésithérapeutes, 2017
[2] https://www.ameli.fr/masseur-kinesitherapeute/exercice-liberal/vie-cabinet/aides-installation-maintien-activite-zones-deficitaires
[3] Guillaume, A. & Bourgeois-Devaud, D., 2020, “Démographie des kinésithérapeutes”, Available at https://www.ordremk.fr/wp- content/uploads/2021/03/rapportdemographiemk.pdf
[4] FNEK (2021) “Indicateur du coût de la rentrée” available at https://www.fnek.fr/wp-content/uploads/2021/08/Dossier-cout-de-la-rentree- 2021-1.pdf